Lacaille - Marseille
Formule choisie:
Bouillon cresson/épinards, crème de haddock et parmesan à 7€; filets de dorade grise, crème de roche, oranges fraîches et copeaux de foie gras cuit au sel à 16€; tarte au citron, meringue crémeuse et marjolaine à 7€ + 1 verre de vin blanc VDF "Vino C Blanc", 2015 Vinoceros à 5€Qualité/Prix: 3,5/5
Que l’on ne s’y méprenne pas, bien que très recherchée par les amateurs de gibier, le lieu ne base pas sa gastronomie sur le travail de la caille, le petit oiseau migrateur, mais tire plutôt sa dénomination de l’abbé Nicolas Louis de Lacaille, également et surtout astronome. A défaut d’avoir des étoiles au Guide rouge, Alexis et sa femme Antonia, issus de la belle école d’apprentissage des brasseries du Vieux-Lyon, se contentent d’en donner aux yeux de leurs clients à travers une cuisine audacieuse, avec des mariages parfois funambulesques comme le bœuf/poire/topinambour/fromage ou le porc/moule/chorizo/homard, et vivifiée par les ressources des quartiers voisins. Très attractive, la formule unique du jour ("plat + dessert") à 12 balles le samedi midi crée un incontestable tremplin pour la carte pourvue de quatre entrées à 7€, quatre plats à 16€ où poissons, volailles et viandes y trouvent leur place, deux fromages (faisselle à 4€ et assiettes de fromages à 5€) et quatre desserts plus conventionnels à 7€. Enfin, tous leurs vins, aux provenances aussi diverses que variées, sont issus de la viticulture biologique et biodynamique.
Cadre/Décor/Service: 3/5
Au milieu des nombreux commerces de la place Jean-Jaurès plus connue sous le nom de La Plaine, se perd la sobre devanture bleu-gris, illuminée de fins néons esquissant le nom de l’établissement. A l’intérieur, l’esprit traditionnel du bistrot parisien transpire jusque dans les murs ornés de multiples cadres, miroirs, horloges et assiettes décoratives ou bien encore dans les objets chinés comme les carafes, valise et cor de chasse, disposés ici et là. Les enfilades de tables aux pieds en fonte, cernées de chaises du début 1900 et de banquettes, conduisent au bar en bois au-dessus duquel paradent de petits abat-jours multicolores. A l’opposé de l’entrée, s’ouvre un coquet patio donnant sur une cuisine étriquée où le chef, reluqué par la lucarne et épaulé par un prompt service, s’évertue à suivre, avec difficulté parfois, le tempo imprimé par la salle.
Cuisine: 6,5/10
Le contraste de l’incisive crème de haddock, versée à l’assiette au dernier moment, avec le doux bouillon vert, en manque criant d’onctuosité, suffit à donner le ton d’un travail empreint d’une forte personnalité. Le parmesan apporte de la matière mais le "croquant" manque indéniablement à l’appel tout comme dans le plat où la soupe de roche emporte tout sur son passage, laissant les saveurs du poisson, de l’orange et du foie gras sur la touche. Les prises de risque restent néanmoins à saluer, ayant le mérite d’échapper à une cuisine fade et sans relief, mais ne se vérifient malheureusement pas dans la tarte à l’appareil lourdement crémeux et peu citronné; même la marjolaine et la pâte extra-fine, semblable à de la dentelle, ne parviennent à rectifier le tir.
Note globale: 13/20
42 rue des 3 Mages, 13006 Marseille (ouvert du mardi au dimanche, de 19h30 à 22h et le samedi de 12h à 13h30)
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