Mémé - Marseille

Formule choisie:
Menu unique du réveillon de la Saint-Sylvestre à 49€: brocolis grillés / mimolette / lard / jus de poule; Saint-Jacques / choux-fleurs / réduction de cidre; selle d'agneau / salsifis / fève tonka; Snickers de sa race (ganache chocolat, chantilly, cacahuètes et caramel beurre salé) + 1 bouteille de vin blanc Bourgogne Vézelay "Galerne", 2015 Domaine Montanet-Thoden à 35€

Qualité/Prix: 3,5/5
Après avoir exercé à Il Clandestino à Saint Victor et à Pépé au Cours Julien, Jérôme Benoît est désormais seul maître à bord de son propre établissement Mémé. Casquette à l'envers vissée sur sa tête, il varie les formules au gré de ses envies et peut passer d'un menu unique pour une quarantaine d'euros à des petites assiettes pour une douzaine d'euros. Imprévisible, instable mais toujours constant dans la qualité, Jéjé Barbu comme il aime se surnommer, n'hésite pas à casser les codes de la cuisine traditionnelle en osant des associations détonantes et électriques, comme le barbu fumé au Martini ou le poulpe, café et lardo. Il apporte un soin particulier à la réalisation de jus réduits, concentrés à l'extrême et achève très souvent la présentation de ses plats par quelques herbes aromatiques et fleurs comestibles.

Cadre/Décor/Service: 4/5
La devanture en bois clair et les rideaux en dentelles blanches tranchent avec la façade des autres commerces du boulevard Longchamp: pas de doute, le décor est planté. La "table fondée hier", volontairement plongée dans une obscurité atténuée par des chandeliers chinés et les suspensions de la maison Boboboom de Mitri Hourani, joue à fond la carte de la nostalgie avec des portraits de famille encadrés et suspendus aux murs habillés alternativement d'un bleu gris et d'un lé de papier peint vintage. Jean-Charles de Castelbajac et Marie Laas, jeune illustratrice de talent, y ont d'ailleurs donner leurs coups de crayon, apportant au lieu une folie artistique supplémentaire. Le service, très souvent assuré par le patron, toujours d'attaque à trinquer, se montre d'une grande générosité, à l'image des nombreuses opérations qu'il a initiées: le mercredi des minots totalement gratuit ou bien encore des repas offerts à dix couples lors de la Saint Valentin.

Cuisine: 8/10
Légume souvent boudé, le brocoli fait une entrée en matière plutôt remarquée. Ici grillé pour le côté croquant, il ne rechigne pas à s'enrichir de mimolette puis de lard et à se napper d'un jus de poule "casse-chicots" pour la gourmandise. Entre les deux plats suivants, un parallèle semble se dessiner (une protéine animale, un légume phare): la mer et ses Saint-Jacques, coiffées de feuilles de capucine, dressées sur une mousseline de choux-fleurs; la terre et sa selle d'agneau bâtie sur des tronçons de salsifis. La caractéristique commune reste ces sauces électrisantes, l'une au cidre réduit, l'autre à la fève tonka. Le bol d'un architectural Snickers conclut idéalement le dîner du réveillon puisque celui-ci n'est que légèreté, comme quoi de fines feuilles de chocolat et une chantilly aérienne peuvent tordre le cou aux idées reçues de la célèbre barre chocolatée.

Note globale: 15,5/20

84 boulevard Longchamp, 13001 Marseille (ouvert du lundi au samedi, de 12h à 14h et de 20h à 23h30)





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